Si L’Amérique du Nord et l’Europe se sont penchées sur la question du « syndrome de manque de Nature » au début du XXIème siècle, il est un pays, le Japon, qui a pris les devants en reconnaissant et en inscrivant dès les années 1980, les « bains de Forêt« , ou Shinrin Yoku, en tant que pratique médicale à part entière dans les politiques préventives de santé publique. Ce qui partait au départ d’une pratique intuitive dont le double intérêt serait à la fois de préserver sa santé et, en redécouvrant les milieux naturels, de contribuer à leur préservation, fut ensuite étayé par de nombreuses études et recherches scientifiques, menées depuis les années 1990 à nos jours, venues confirmer les bienfaits de cette pratique.
Que nous disent ces études en particulier ? Que l’atmosphère de la forêt est riche en substances particulières appelées phytoncides, qui sont des essences libérées par les arbres pour se protéger d’un grand nombre d’agressions ou pour communiquer entre eux. Et que l’exposition à ces phytoncides a des effets multiples qui régulent certaines fonctions essentielles de l’organisme : en abaissant la pression artérielle, en équilibrant le système nerveux, en renforçant le système immunitaire, en diminuant les sécrétions hormonales du stress…
Au delà des aspects strictement thérapeutiques les études suggèrent également que l’espèce Humaine, malgré son évolution et son mode de vie actuel a conservé au fil du temps un lien étroit et une réactivité sensorielle et émotionnelle très forte en lien avec la nature et ses différentes composantes (notamment couleurs, et sons…). Elles montrent également que la mise en contact précoce des enfants avec la nature stimule leur capacités cognitives et le maintien d’une sensibilité environnementale qui perdure à l’âge adulte.
Dès lors, il apparaît essentiel de cultiver régulièrement ce lien tout au long de la vie et de créer dès le plus jeune âge des temps d’immersion, de découverte en liberté et d’expression dans la Nature au moyen de sorties dans des parcs adaptés ou des forêts.
Il existe de multiples façons de prendre ces « bains de forêt »: marches, activités d’observation, « câlins » aux arbres, méditation, activités créatives et artistiques (écriture, land-art etc) …. Cependant les pratiques proposées dans ce cadre, qu’elles quelles soient, reposent sur deux aspects essentiels et indissociables : la respiration et le réveil sensoriel qui permettent de bénéficier pleinement des atouts de la forêt et des arbres et de se connecter pleinement à soi et à la vie environnante dans le moment présent.